Publié le 02 mai 2016

Le procédé de transformation de billes en bois de charpente est pratiquement devenu une science que personne n’aurait pu imaginer possible quand les machines de tête opéraient à la vapeur et débitaient d’énormes volumes de bille de cèdre qui semblaient être disponibles indéfiniment particulièrement sur la côte ouest.

Les scieries modernes se concentrent sur le rendement et l’optimisation, sur les dimensions cibles minimales, sur les scies minces et sur les lignes de production opérant à grande vitesse. Il existe cependant un équilibre ou la recherche du rendement peut s’avérer coûteuse.

L’obtention du rendement maximum signifie que vous tentez d’utiliser toute la fibre disponible de chacune de vos billes et tentez de la scier en pièces que vous pouvez vendre. Tout d’abord, notons que le rendement peut varier selon la méthode utilisée pour mesurer les billes.

La cible de rendement des scieries (Lumber Recovery Factor) est supérieure à 2.5. En terme simple, cela signifie que si vous achetez un volume de 100 mètres³ de billes, vous visez à produire plus que 24,000 PMP de bois de charpente selon l’efficacité de vos opérations. Tout ceci est de pratique courante cependant, il existe d’autres facteurs importants qui doivent être considérés quand il est question de rendement.

Par produits :

Lors du débitage des billes en pièces, la première étape consiste à enlever l’écorce.

Il y a des possibilités de rendement positif à cette étape; cependant, si le procédé n’est pas fait correctement, des problèmes peuvent survenir et réduire sensiblement les profits. Le fait d’arracher de la fibre saine des billes à l’écorçage réduit le volume de bois disponible pour la production finale et limite également la production de copeaux de qualité.

La fibre arrachée peut causer des ravages aux optimiseurs qui surestimeront les dimensions des billes et généreront des solutions erratiques à la machine de tête au moment où les planches ne sont pas encore sciées et finiront par produire des copeaux ou des pièces de bas grade. Ces fibres augmentent le pourcentage de copeaux fins en réduisant le facteur CQI (Chip Quality Index) des copeaux.

Le climat, la météo et les vitesses d’alimentation peuvent contribuer à ces problèmes de fibre incluant la calibration des écorceurs.

Machines de tête et optimiseurs :

Les optimiseurs, les mesureurs et autres équipements techniques font simplement ce qu’on leur demande de faire.

Généralement, ces équipements sont très précis, fiables et performants et peuvent générer des solutions optimisés à un rythme très rapide.

Les facteurs de rendement estimés dans les rapports de production des optimiseurs sont généralement plus élevés que les facteurs réels puisqu’ils ne tiennent pas compte des pièces brisées ou retirées manuellement de la ligne de production après les scanners.

Les optimiseurs génèrent les solutions selon les paramètres programmés à la scierie. S’ils sont programmés pour produire une face étroite et courte, l’optimiseur appliquera ces facteurs en tenant compte des caractéristiques des scanners, de la machine de tête (Double Length Infeed) et du système de positionnement des billes. Si l’un de ces équipements est mal calibré, la face de la pièce produite par les équipements sera plus large ou plus mince et causera une perte de rendement.

Les faces programmées à la limite des dimensions des pièces peuvent potentiellement résulter en un grade inférieur et produire plus de copeaux à la sortie de la machine de coupe ou à l’optimiseur à l’ébouteuse. Par exemple, si l’optimiseur décide de produire un 2 X 4 – 8’ No. 2 mais que la face est trop serrée, la solution finale sera un grade économie ou encore pire pourra être complètement transformée en copeaux. Des faces trop larges produiront également plus de copeaux.

L’installation mécanique et la maintenance des équipements sont très importantes pour un résultat optimum. Le montage erratique d’un cylindre hydraulique ou des tiges Temposonic mal calibrées peuvent résulter en un positionnement imprécis des outils de coupe.

Opérer avec des paramètres très serrés peut sembler idéal sur papier cependant le produit final sera dégradé pour la valeur ou pour le volume recherché.

La recherche du rendement maximum à l’optimiseur n’est pas un gage de rendement monétaire idéal. Dans le marché d’aujourd’hui, la demande pour des pièces de bas grade est très basse et les prix reflètent cette situation en rendant l’étendue de la valeur des produits plus significative.

Il peut être rentable de perdre un peu de rendement en augmentant les tolérances de face des pièces à la scierie et ainsi produire des pièces de grade No. 2+. Remplacer une pièce de $200 dans une bille par une pièce de $400 assure un gain de 100% de sa valeur tout comme le fait de remplacer une pièce de 8’ par une autre de 16’ de même dimension et grade.

Chaque bille possède une valeur maximale théorique qui lui est associée et cette valeur est l’objectif qui doit être visé afin de maximiser les profits. Le coût des billes (de la fibre) ne change pas avec l’amélioration du rendement; il semble meilleur sur papier quand votre facteur de rendement est supérieur cependant le même volume de billes sera transformé à la scierie et coûtera le même montant peut importe ce que vous pourrez en obtenir lors du procédé de transformation.

Restez à l’écoute pour d’autres conseils dans notre blogue du mois prochain.

Robert – Expert en procédé